- sérac
-
• 1779; du savoyard serai, serat (XVe) « fromage blanc et compact », du lat. pop. °seraceum, class. serum « petit-lait »♦ Dans un glacier, Bloc de glace qui se forme, aux ruptures de pente, quand se produisent des crevasses transversales élargies par la fusion. « la ligne menaçante des séracs [...] dont la moindre secousse pouvait déterminer l'éboulement » (A. Daudet).séracn. m. GEOL Bloc ou amas de blocs de glace dû à la fragmentation d'un glacier.⇒SÉRAC, subst. masc.I. — ART CULIN. ,,Fromage au goût prononcé, fabriqué en Savoie avec les albumines contenues dans le sérum de gruyère`` (Ac. Gastr. 1962). Lieu d'origine [Seyssel] aussi des séracs, fromages estimables, pétris d'ail, et de la roussette (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 49).II. — GÉOGR. ,,Fortes irrégularités de la surface du glacier séparées par des crevasses résultant de la fracturation de la glace dans les secteurs à forte pente et se poursuivant sur la langue par une disposition chaotique de blocs et de pyramides de dimensions diverses`` (GEORGE 1984). C'était à une place où la paroi auparavant faisait saillie et surplombait sous une surcharge de glace, toute hérissée de séracs: on voyait que ce qui avait été en relief était maintenant en creux, que ce qui avait été convexe était devenu concave (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 119).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1796 serac « fromage de montagne » (H. B. DE SAUSSURE, Voy. Alpes, t. 7, p. 254); p. anal. de forme 2. 1796 géogr. (ID., ibid., § 1974). Forme avec -c purement graph. (d'apr. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 33, p. 227) du fr. local seraz de la Savoie et de la Suisse romande désignant le fromage (v. PIERREH.), att. ant. sous les formes serat 1572 (J. PELETIER, La Savoye, p. 260, ap. Ste-Pal. ds GDF.), et surtout séré, très fréq. auj. dans les pat., déjà en 1528 (Platine de honneste volupté, f ° 19 r °, ibid.) d'un dér. de lat. médiév. en -aceus (cf. seraceus 1402, MDSR. IIe sér., II, 39 ds PIERREH.; déjà seratium XIIe s., Cart. Hauterêt, 180, ibid.), du lat. serum « petit lait », cf. FEW t. 11, p. 495b. Bbg. GEBHARDT (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 192.
sérac [seʀak] n. m.ÉTYM. 1779, Saussure; par anal. de forme, du savoyard et suisse roman sérai (déb. XVe), sérat (1572). → Séré; lat. pop. seraceum, du lat. class. serum « petit-lait ».❖1 (D'abord régional mais devenu relativement courant dans l'usage général; aussi t. de géogr.). Dans un glacier, Bloc de glace qui se forme, aux ruptures de pente, quand se produisent des crevasses transversales élargies par la fusion.0 Chut !… Chut !…, faisait Inebnit montrant du bout de son piolet la ligne menaçante des séracs gigantesques et tumultueux, aux assises branlantes, et dont la moindre secousse pouvait déterminer l'éboulement.Alphonse Daudet, Tartarin sur les Alpes, X.2 Régional. ⇒ Séré.
Encyclopédie Universelle. 2012.